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Sommet Chine-Afrique : Entre Partenariats Stratégiques et Dépendance Financière

Le récent Sommet Chine-Afrique a mis en lumière des questions complexes concernant la relation entre les dirigeants africains et leurs homologues internationaux, en particulier la Chine. Tandis que les chefs d'État africains se succédaient pour rencontrer le président chinois Xi Jinping, une réflexion critique émerge de la part d’intellectuels comme Thione Niang, sur la dépendance persistante de l'Afrique vis-à-vis de puissances extérieures. 

Une tribune qui questionne la dignité des dirigeants africains 

Dans une tribune percutante, l'intellectuel sénégalo-américain Thione Niang s'interroge sur les raisons qui poussent les dirigeants africains à se réunir régulièrement en dehors du continent pour solliciter des aides et des investissements. Il critique le fait que des sommets tels que Chine-Afrique, Turquie-Afrique ou États-Unis-Afrique se transforment souvent en spectacles de désespoir plutôt qu'en véritables initiatives diplomatiques. Selon lui, ces événements illustrent une forme de dépendance chronique, où les dirigeants africains, au lieu de se serrer les bras pour créer des solutions internes, préfèrent attendre des aides extérieures. 


Niang appelle à une introspection continentale. Pour lui, la priorité doit être donnée à des sommets intra-africains, où les nations collaboreraient sur des enjeux cruciaux tels que le commerce intra-africain, le démantèlement des barrières de visa et l'amélioration des infrastructures de transport. Il rappelle que le commerce entre les pays africains ne représente que 16,6 % des échanges du continent, comparé à 68,9 % pour l'Europe, soulignant ainsi l'importance d'un renforcement de la coopération régionale. 

Sommet Chine-Afrique : Un tournant stratégique ou un piège financier ? 

Lors de ce sommet, la Chine a promis 50 milliards de dollars de financement pour les trois prochaines années, ciblant des secteurs clés tels que les infrastructures, l'agriculture et les énergies vertes. Ce partenariat stratégique marque une étape significative dans la relation sino-africaine. Cependant, cette manne financière soulève des questions quant à l'endettement croissant des pays africains. Des voix critiques s'inquiètent des conditions de remboursement, rappelant les précédents historiques liés aux prêts souverains chinois. 

Pour le président Xi Jinping, l’objectif de ce sommet va au-delà des simples engagements financiers. En adoptant la Déclaration de Beijing, la Chine ambitionne de moderniser les pays du Sud global, avec des partenariats solides axés sur le transfert de technologies. En échange, la Chine espère voir ses propres intérêts commerciaux mieux protégés, notamment en ce qui concerne l'accès aux ressources naturelles africaines et la réduction des déséquilibres commerciaux entre les deux régions. 

Un sommet sous le prisme de la géopolitique mondiale 

Outre les aspects économiques, le sommet Chine-Afrique a également mis en lumière des enjeux géopolitiques majeurs. La réception du chef de la junte malienne, Assimi Goïta, par Xi Jinping, a été interprétée comme un signal fort envoyé à l'Occident. Pékin se positionne désormais comme une alternative stratégique pour des pays africains comme le Mali, traditionnellement liés à la Russie. De plus, la rencontre entre Xi Jinping et Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo, ainsi que d’autres dirigeants africains, montre la volonté de la Chine de jouer un rôle plus actif dans les affaires politiques du continent. 

Vers un partenariat plus équilibré ? 

Le sommet s’est achevé sur un appel à des partenariats plus équilibrés entre la Chine et l’Afrique. Les dirigeants africains espèrent obtenir de meilleures conditions commerciales, notamment un meilleur accès aux marchés chinois pour leurs produits agricoles et manufacturés. Cependant, pour que ce partenariat se traduise par des bénéfices concrets pour les pays africains, il est essentiel que la modernisation promise par la Chine soit accompagnée de réels transferts de technologie et d’investissements durables. 

Thione Niang met en garde contre le risque de dépendance excessive à l'égard des puissances extérieures, soulignant l’importance pour l'Afrique de s'investir dans sa propre croissance. Il exhorte les dirigeants africains à arrêter de quémander et à commencer à bâtir leur avenir en s’unissant pour relever ensemble les défis du continent. 

Le Sommet Chine-Afrique reflète à la fois des opportunités de partenariat stratégique et des inquiétudes quant à l'avenir économique des pays africains. Si la Chine se positionne comme un acteur clé du développement du continent, des voix comme celle de Thione Niang rappellent que l’avenir de l’Afrique doit avant tout se construire de l’intérieur. La question reste ouverte : les dirigeants africains prendront-ils leur destin en main ou continueront ils à dépendre des financements extérieurs ? 

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