
Présidentielle américaine 2024 : Le pape François critique Donald Trump et Kamala Harris sur leurs positions « contre la vie »
De retour de son long voyage en Asie et en Océanie, le pape François s'est exprimé, à bord de l'avion qui le ramenait de Singapour à Rome, sur les candidats de l'élection présidentielle américaine prévue le 5 novembre 2024. Il a partagé ses préoccupations concernant les positions de l'ancien président Donald Trump et de la vice-présidente Kamala Harris, les accusant tous deux d'adopter des politiques « contre la vie ».
Le souverain pontife a estimé que Donald Trump, connu pour son discours anti-migrants, et Kamala Harris, défenseure du droit à l'avortement, se situaient aux antipodes des valeurs de la vie que prône l'Église. « Les deux candidats sont contre la vie. Que ce soit celui qui renvoie les migrants, ou celui qui soutient l'avortement, les deux sont en opposition avec la vie », a-t-il déclaré.
François a poursuivi en critiquant les politiques de rejet des migrants, les qualifiant de « péché grave ». « Refuser d'accueillir les migrants, leur interdire de travailler, c’est un péché. C’est aussi grave que de tuer des enfants. »
Le pape a aussi tenu à rappeler que bien qu'il ne puisse voter aux États-Unis, les citoyens doivent prendre leurs responsabilités : « Ne pas voter, c'est mal. Il faut choisir le moindre mal. Mais lequel est-ce ? À chacun de décider en conscience. »
L'avortement, un sujet de discorde
Le pape François s'est également exprimé sur l'avortement, un sujet sur lequel il a toujours été intransigeant. Il a réitéré la position de l'Église catholique, qualifiant l'avortement de « meurtre ». Il a souligné que la science démontre qu'un fœtus développe tous ses organes dans le mois suivant la conception, ce qui, selon lui, légitime l'opposition de l'Église à toute forme d'avortement. « Pratiquer un avortement, c’est tuer un être humain. Que cela plaise ou non, c'est un assassinat », a-t-il insisté.
Un voyage épuisant mais enrichissant
Malgré quelques problèmes de santé, le pape est apparu en grande forme tout au long de son périple de douze jours en Asie du Sud-Est et en Océanie, où il a parcouru 33 000 km et prononcé seize discours. Il a notamment participé à une messe rassemblant 600 000 personnes à Dili, au Timor-Leste, un pays à 98 % catholique.
Ce 45e voyage international a souligné une fois de plus l'importance que le pape François accorde aux déplacements à l'étranger, privilégiant le contact direct avec les fidèles. Le pontife n’a pas caché son désir de se rendre prochainement aux Canaries, une région actuellement débordée par l'afflux de migrants africains.
En revanche, il a annoncé qu'il ne serait pas présent à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, endommagée par un incendie en avril 2019, malgré les attentes. Quant à un éventuel voyage en Argentine, son pays natal, François a confié qu'il n'était pas encore prévu.