Coopération renforcée contre la migration clandestine : Mauritanie, Gambie et Espagne unissent leurs forces

Mardi soir, l'Espagne a scellé un « mémorandum d’entente » avec la Mauritanie, suivi d'un accord similaire avec la Gambie mercredi. Ces accords bilatéraux établissent un cadre de « migration circulaire » permettant une entrée régulière en Espagne, en fonction des besoins en main-d’œuvre du pays. L'accent est mis sur l'inclusion des jeunes et des femmes, ouvrant ainsi des perspectives pour ces populations. 

En outre, l'Espagne et la Mauritanie ont signé une « déclaration d’intention » visant à intensifier leur collaboration contre la criminalité organisée, avec une priorité claire : combattre le trafic d’êtres humains. Lors de sa rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Pedro Sánchez a réaffirmé l'engagement de son pays à éradiquer ce fléau, comme le rapporte l'agence nationale mauritanienne. 

L'Espagne est confrontée à une explosion des arrivées de migrants clandestins, en particulier via l'archipel des Canaries, porte d’entrée privilégiée en Europe pour des milliers d'Africains. Entre le 1er janvier et le 15 août, 22.304 migrants ont atteint les Canaries, contre 9.864 à la même période l'an dernier, marquant une augmentation vertigineuse de 126%. Pour l’ensemble du territoire espagnol, la hausse atteint 66%, passant de 18.745 à 31.155 migrants. 

La Mauritanie et la Gambie figurent parmi les principaux points de départ de ces migrants. Le Sénégal, dernière étape de la tournée de Sánchez jusqu’à jeudi, joue également un rôle clé dans cette dynamique migratoire en Afrique de l’Ouest. 

Face à cette situation critique, le Premier ministre espagnol a appelé à une approche équilibrée, alliant fermeté contre les réseaux criminels et humanité envers les migrants. « L'Espagne n'était pas si loin d'être elle-même une terre d'émigration », a-t-il rappelé, soulignant la nécessité d'une gestion rigoureuse mais empathique du phénomène migratoire.