Aliou Bah : « Réduire la question électorale à l’envie des politiques de conquérir le pouvoir relève de l’ignorance »

En Guinée, le débat sur la transition politique reste au cœur des discussions sociopolitiques. Alors que de nombreux acteurs réclament l’organisation rapide d’élections pour tourner la page de la transition, d’autres, en revanche, plaident pour que les militaires continuent à gérer le pays. Certains vont même jusqu’à suggérer que le chef de la junte se présente à la prochaine élection présidentielle. Cette position, perçue comme un recul démocratique, suscite l’indignation du président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah.

Dans une récente déclaration, Aliou Bah a exprimé son désaccord face à l’idée selon laquelle les élections ne seraient pas une priorité dans cette transition. « C’est dommage de constater que certaines personnes soutiennent que les élections ne sont pas une priorité. Naïvement, elles pensent nuire aux politiques, qu’elles perçoivent comme des compétiteurs avides de pouvoir. En réalité, elles renoncent à leur propre droit de choisir. Réduire la question électorale à une simple envie des politiques de conquérir le pouvoir relève de l’ignorance, d’un manque de maturité et, parfois, d’une haine irrationnelle », déplore-t-il.

Pour Aliou Bah, une élection dépasse le cadre partisan. « Une élection est avant tout un acte citoyen. Elle permet à chacun d’exprimer, par le vote, son approbation ou son rejet d’un programme ou d’un candidat. C’est aussi le moment où tous les citoyens sont égaux dans leur droit de décision », a-t-il expliqué.

Il poursuit en dénonçant l’attitude de ceux qui s’opposent à la tenue des élections : « Refuser une élection, c’est refuser de faire entendre sa voix. Qui peut se permettre de représenter le choix d’un adulte sans son consentement ? Accepter que des dirigeants non élus prennent des décisions à notre place, c’est cautionner la confiscation autoritaire du pouvoir. Dans une société progressiste, le vote est le droit fondamental qui garantit que chaque avis compte dans la construction de l’avenir commun. Ne pas le considérer comme une priorité, c’est se nuire à soi-même. »

Aliou Bah a également rappelé l’importance des sacrifices consentis pour l’instauration du vote comme pilier de la gouvernance démocratique. Il souligne que l’absence de confiance dans le processus électoral ou un manque de conscience citoyenne peut expliquer cette attitude : « Lorsque l’on n’a pas l’habitude de faire compter son avis ou ses droits dans la sphère sociale, il devient difficile de mesurer l’importance du vote à l’échelle politique. Tout part de la cellule familiale, premier cadre de construction des valeurs du vivre-ensemble. Le comportement et les ambitions d’un individu reflètent avant tout son éducation sociale. »

Par cette prise de position, Aliou Bah réaffirme que le processus électoral est un pilier incontournable de la démocratie et appelle à une prise de conscience collective pour le respect du droit de vote.

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