Mort suspecte du Dr Mohamed Dioubaté : l'indignation grandit en Guinée

Le décès tragique du Dr Mohamed Dioubaté, pédiatre à l'hôpital régional de Kankan, survenu en détention le 26 septembre 2024, continue de susciter une large indignation en Guinée. Son arrestation pour avoir incendié un portrait du président de la transition, Mamadi Doumbouya, et son décès en prison soulèvent des interrogations sur les conditions de détention et la gestion de l'affaire par les autorités locales. Plusieurs organisations et figures publiques ont appelé à une enquête transparente pour élucider les circonstances de sa mort, tandis que les critiques contre la gestion de l'affaire se multiplient.


Les Forces Sociales de Guinée montent au créneau

Les Forces Sociales de Guinée (FSG), à travers une déclaration, ont vivement critiqué la gestion de l’affaire par les autorités locales, en particulier le préfet de Kankan. Elles ont demandé au procureur général d'engager des poursuites judiciaires contre le préfet, accusé d’avoir une responsabilité dans cette tragédie. Selon elles, il n’y a plus de doute quant à l’implication présumée de ce dernier dans la mort du médecin, qualifiant cette situation de conséquence directe du "culte de la personnalité" pratiqué par les autorités locales. Les FSG dénoncent l’attitude de ceux qui protègent les responsables au lieu de rendre justice.


Amnesty International demande des comptes 

Amnesty International a réagi fermement en réclamant des comptes aux autorités guinéennes. L’organisation a pointé du doigt les conditions inhumaines dans lesquelles sont détenus de nombreux prisonniers en Guinée, soulignant que le décès du Dr Dioubaté reflète une crise plus large des droits humains dans le pays. Amnesty a exigé une enquête indépendante pour faire la lumière sur cette mort et sur le traitement des détenus, particulièrement ceux incarcérés pour des raisons politiques. La société civile, à travers cette affaire, dénonce un climat de répression qui s'installe, où les violations des droits fondamentaux deviennent monnaie courante.

 

Le silence des autorités et la pression populaire

Dans ce contexte de tensions croissantes, la déclaration récente du préfet de Kankan, minimisant l’importance de cette affaire, a provoqué une nouvelle vague de critiques. Plusieurs acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains ont dénoncé ses propos, estimant qu'ils ne faisaient qu’aggraver la situation en tentant de dissimuler la gravité de la mort du Dr Dioubaté. Le célèbre avocat Maître Mohamed Traoré a également dénoncé les conséquences néfastes du "culte de la personnalité", appelant à la retenue et à la justice pour les victimes de cette affaire.

 

Un appel unanime à la justice

L’Ordre national des médecins de Guinée, dans une déclaration officielle, a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire afin de faire toute la lumière sur les circonstances de ce décès. Ils ont également prévenu qu’ils se constitueraient partie civile dans cette affaire pour garantir que justice soit rendue à leur confrère. Cette prise de position reflète le sentiment croissant d’indignation et de frustration au sein de la population, face à ce qu'ils perçoivent comme une impunité grandissante dans le pays.

 

Le décès du Dr Dioubaté, loin de se limiter à un simple incident, révèle des fractures profondes dans le tissu sociopolitique guinéen. L'issue de cette affaire pourrait être déterminante pour la perception de la justice en Guinée et la protection des droits humains.

Cidessous la Déclaration de l'Ordre des Médecins en Guinée :


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