À l'occasion du troisième anniversaire de l'avènement du régime de transition militaire en Guinée, de nombreux observateurs se questionnent sur les promesses non tenues et sur les intentions réelles de ceux qui entourent le Général au pouvoir.
Le 5 septembre marque le troisième anniversaire du coup d'État qui a renversé l'ancien président Alpha Condé, plaçant le pays sous un régime de transition militaire dirigé par le Général Mamadi Doumbouya. Trois ans après cet événement marquant, les célébrations de l'an trois s'organisent dans une atmosphère de soutien affiché, mais aussi de doutes croissants au sein de la population et de certains observateurs.
Ceux qui hier acclamaient la fin du troisième mandat d'Alpha Condé, dénonçant l'injustice et la corruption, sont aujourd'hui les premiers à s'aligner derrière le pouvoir en place, sans pour autant adresser les enjeux profonds de la crise née du coup d'État. Tandis que certains se préparent à célébrer l'événement aux sons, couleurs et rythmes du Général, d'autres s'interrogent sur l'avenir de cette transition.
Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, craignent que l'entourage du Général ne le pousse à emprunter des chemins déjà tracés par ses prédécesseurs, Alpha Condé et Moussa Dadis Camara, avec des promesses de changement qui se sont finalement soldées par des désillusions. Les mêmes flatteries et les mêmes promesses illusoires qui ont fait tomber ces deux anciens dirigeants semblent réapparaître, laissant planer le doute sur l'issue de cette transition.
Certains commentateurs rappellent que la meilleure manière pour le Général d'éviter les erreurs du passé serait de réitérer sa détermination à ne pas se laisser entraîner par les "lèche-bottes" d'aujourd'hui, qui, hier encore, acclamaient d'autres régimes avec le même zèle. L'histoire récente de la Guinée est riche en leçons sur les conséquences d'une gouvernance guidée par la flatterie plutôt que par une véritable vision pour le pays.
Alors que le pays commémore cette date, il est crucial de se souvenir des victimes des événements du 5 septembre 2021 et des promesses faites aux Guinéens de conduire le pays vers un avenir plus juste et démocratique. Les voix qui s'élèvent pour appeler à la prudence rappellent que, si la transition doit réussir, elle ne peut se permettre de suivre les mêmes chemins que ceux qui ont conduit les précédents régimes à l'échec.
En conclusion, les célébrations de cet anniversaire sont une occasion non seulement de regarder en arrière, mais aussi de se projeter dans l'avenir avec un engagement renouvelé à tenir les promesses de la transition. Seule une prise de conscience claire des erreurs du passé permettra de ne pas reproduire les mêmes schémas, évitant ainsi de sombrer dans les mêmes travers que les régimes précédents.