Guinée : La rentrée universitaire 2024 menacée par un bras de fer entre enseignants et gouvernement
Conakry – La rentrée universitaire en Guinée, prévue pour le 14 octobre 2024, pourrait être sérieusement compromise. Le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SENASURS) a lancé un ultimatum aux autorités guinéennes, menaçant de déclencher une grève illimitée si leurs revendications ne sont pas satisfaites avant le 11 octobre.
Depuis plusieurs mois, le SENASURS dénonce l'inaction du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique face à trois revendications majeures. Ces revendications portent sur la régularisation des enseignants-chercheurs des Instituts d'Enseignement Supérieur (IES), des Instituts de Recherche Scientifique (IRS), et des Centres de Documentation et d’Information (CDI). Le syndicat réclame également le reclassement des enseignants-chercheurs et l’application effective du décret relatif à leur rémunération.
Malgré plusieurs tentatives de dialogue, les discussions n’ont abouti à aucune avancée concrète, selon le syndicat. La frustration des enseignants semble avoir atteint son paroxysme, d’où la menace d’un retour à une grève généralisée qui pourrait paralyser tout le système universitaire guinéen.
« Si nos revendications ne sont pas prises en compte d’ici vendredi matin (11 octobre), nous reprendrons notre grève générale illimitée jusqu’à la satisfaction complète de nos demandes », a prévenu le SENASURS dans une note transmise à ses membres. La note appelle également à la mobilisation des différentes sections régionales, en vue d’une potentielle fermeture des IES, IRS, et CDI, jusqu'à nouvel ordre.
Le principal point de blocage semble être l’absence d’un arrêté d'engagement à la fonction publique pour les enseignants non reclassés et la non application des mesures de revalorisation salariale. Le syndicat reproche également au gouvernement de ne pas prendre en compte la situation précaire de nombreux chercheurs, dont le statut reste incertain malgré des promesses répétées de régularisation.
Cette situation intervient dans un contexte tendu où la crise économique actuelle accentue les tensions sociales en Guinée. Pour les étudiants et leurs familles, une grève de longue durée pourrait compromettre l'année académique et retarder l’obtention de leurs diplômes. De plus, le gouvernement pourrait se retrouver sous pression pour éviter une paralysie de l’éducation supérieure, secteur clé pour le développement du pays.
Des sources proches du ministère de l'Enseignement Supérieur indiquent qu'une mission de négociation a été reçue par les autorités du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle. Cependant, aucune solution concrète n’a encore été trouvée pour désamorcer cette crise potentielle.
Si aucune avancée n’est enregistrée avant l'ultimatum du 11 octobre, le pays pourrait se retrouver face à une rentrée universitaire retardée, avec des implications importantes pour le système éducatif. La balle semble être désormais dans le camp des autorités, qui devront rapidement prendre des mesures pour répondre aux revendications des enseignants-chercheurs ou affronter les conséquences d’une grève illimitée.
La communauté universitaire guinéenne, quant à elle, retient son souffle et espère une issue favorable afin que la rentrée académique se déroule comme prévu.