EGA accuse la Guinée d’avoir rompu un contrat "de manière abusive"

Dubaï, 9 juillet 2025 – Le géant émirati Emirates Global Aluminium (EGA) a dénoncé mercredi la résiliation "injustifiée" d’un accord conclu entre sa filiale guinéenne, Guinea Alumina Corporation (GAC), et l’État guinéen, à la suite d’un différend de plus d’un an portant sur la construction d’une raffinerie d’alumine dans le pays.

Selon un communiqué diffusé par EGA, la décision des autorités guinéennes rend "impossible la poursuite des activités de GAC ainsi que le développement du projet de raffinerie". Le groupe, détenu à parts égales par les fonds souverains de Mubadala (Abu Dhabi) et de l’Investment Corporation of Dubai, annonce son intention de recourir à des instances internationales pour faire valoir ses droits.

La junte guinéenne, au pouvoir depuis le coup d’État de 2021, a suspendu les opérations minières et les exportations de bauxite de GAC, dans le cadre de sa nouvelle politique visant à mieux valoriser les ressources naturelles du pays. Les autorités exigent désormais des entreprises minières qu’elles présentent des plans concrets de transformation locale, notamment à travers la construction de raffineries d’alumine.

« Nous avons maintenu les effectifs de GAC dans des conditions difficiles aussi longtemps que possible », a déclaré Abdulnasser Bin Kalban, directeur général d’EGA.

Face à la rupture de l’accord, GAC annonce un plan de licenciement massif, avec plus de 2 000 employés et sous-traitants concernés dans un premier temps.

Contacté par Reuters, le gouvernement guinéen n’a pas encore réagi officiellement à ces accusations.

Malgré l’adoption de mesures plus strictes par Conakry, les exportations de bauxite ont enregistré une hausse record de 36 % au premier semestre 2025, atteignant près de 99,8 millions de tonnes, stimulées par la forte demande chinoise.