La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l’UEMOA a officiellement admis deux nouveaux emprunts obligataires du Trésor Public du Burkina Faso à sa cote le 10 septembre 2024. Les titres concernés sont les emprunts TPBF.O19 et TPBF.020.
La cérémonie de première cotation, bien que délocalisée à Ouagadougou, s’est déroulée avec succès grâce à l'utilisation des technologies numériques. Edoh Kossi Amenounvé, directeur général de la BRVM, a salué l’événement en soulignant l’importance de ces opérations pour le Burkina Faso sur le marché obligataire régional.
« Ces opérations confirment la place du Burkina Faso en tant que deuxième émetteur de référence sur notre marché obligataire, avec 2 094,24 milliards de FCFA levés à ce jour », a déclaré M. Amenounvé. Il a également attribué ce dynamisme au Trésor Public burkinabè, qui s’efforce d’assurer une présence continue sur le Marché Financier Régional de l’UEMOA.
Depuis 2020, le marché financier de l'UEMOA enregistre des volumes significatifs de titres obligataires cotés chaque année, avec plus de 2 000 milliards de FCFA en moyenne. Les chiffres clés incluent 2 377,13 milliards en 2020, 1 931,18 milliards en 2021, 2 469 milliards en 2022, et 2 680,18 milliards en 2023.
Les opérations du Burkina Faso ont permis de mobiliser 129,68 milliards de FCFA, dépassant l’objectif initial de 120 milliards de FCFA, illustrant ainsi la solidité de la signature du Burkina Faso et la confiance des investisseurs régionaux dans son économie. Ces émissions portent à 152 le nombre de lignes obligataires cotées à la BRVM.
Le succès des émissions obligataires a également un impact positif sur le marché des actions, qui enregistre actuellement 46 sociétés cotées, dont trois burkinabè. La capitalisation boursière de la BRVM a atteint un record historique le 8 août 2024, franchissant la barre des 9 000 milliards de FCFA pour s’établir à 9 636 milliards de FCFA.
Cette progression consolide la position de la BRVM en tant que cinquième bourse africaine depuis septembre 2023, derrière les Bourses de Johannesburg, Casablanca, Le Caire et Lagos.
Cependant, Edoh Kossi Amenounvé tempère cet optimisme en soulignant que malgré les succès, « il reste encore du chemin à parcourir pour développer un marché de la dette souveraine et privée plus structuré et innovant ». Il plaide pour l'introduction de nouveaux instruments financiers, tels que les obligations durables (vertes, sociales, éthiques et de genre), qui ont fait leurs preuves sur d'autres marchés.
Pour renforcer davantage le marché, il recommande également l’arrivée de nouveaux émetteurs tels que les collectivités locales, les entreprises privées, les PME et les fonds immobiliers. Il propose également d’assouplir les conditions d’accès au marché obligataire pour encourager une plus grande participation du secteur privé régional.