Conakry, 13 février 2025 – Le verdict du procès de l’ancien Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana, initialement prévu pour ce jeudi 13 février 2025, a été reporté au 27 février prochain. Cette décision a été prise par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) en raison de « difficultés de calendrier ».
Contexte du procès
Dr Kassory Fofana, ancien chef de gouvernement sous le régime d’Alpha Condé, est poursuivi pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption et complicité. Les accusations portent sur un montant de 15 milliards de francs guinéens, dont 12 milliards seraient détenus à la Banque centrale.
Une attente prolongée
Le report du verdict a suscité des réactions contrastées. Les avocats de la défense, dont Me Sidiki Bérété, ont exprimé leur frustration, qualifiant cette décision de « disqualification taillée sur mesure » et dénonçant une détention préventive de plus de trois ans. Ils affirment que leur client, actuellement malade et alité, n’a jamais pu comparaître pour se défendre.
Les enjeux du procès
Le parquet a requis une peine de 5 ans d’emprisonnement, une amende de 15 milliards GNF, ainsi que la saisie de tous les biens de l’ancien Premier ministre. Cependant, les avocats de la défense dénoncent une « parodie de justice » et promettent de faire appel en cas de condamnation.
Une justice sous pression
Le procès de Dr Kassory Fofana est marqué par des allégations d’ingérences politiques et de violations des droits de la défense. Les avocats ont notamment dénoncé des pressions sur les magistrats et l’absence d’application des décisions internationales, comme celle de la Cour de Justice de la CEDEAO, qui avait ordonné la libération de leur client.
Prochaines étapes
Le verdict est désormais attendu pour le 27 février 2025. En attendant, le Procureur Spécial de la CRIEF, Aly Touré, animera une conférence de presse ce vendredi 14 février pour évoquer les raisons du report et les suites de la procédure.
Ce report relance le débat sur l’indépendance de la justice guinéenne et l’équité du traitement réservé à l’ancien Premier ministre. L’issue de ce procès sera déterminante pour l’image de la justice dans le pays.
La Rédaction Politique