Cascade de détournement dans l'administration publique: Un économiste propose des solutions au Président de la Transition ( Contribution)
D’abord, je tiens à rappeler ici, « qu’un État ne saurait être efficacement administré uniquement à partir de sa capitale et par les autorités administratives centrales. Cela renforce le niveau des détournements surtout, si plusieurs parmi les nommés à la tête des institutions étatiques viennent aux affaires sans véritables plans d’actions et sans ambitions constructives presque. Pour ne pas que les budgets alloués et les décaissements effectués par les sommités de ces institutions puissent être détournés à d’autres fins autres que l’action publique, il faudra une forte implication des représentants de ces portions du territoire national (les circonscriptions et démembrements). Même si ces derniers sont soumis à des contrôles hiérarchiques, il paraîtrait important de souligner, qu’ils sont ceux qui forment l’administration territoriale de l’État et c’est à eux normalement de veiller à ce que les TDR des différents ministères et institutions puissent être exécutés conformément aux instructions, chronogrammes et budgets. Ils sont en un mot la cheville ouvrière de l’action gouvernementale.
D’un constat personnel, puisque je fréquente souvent les villes du pays, l’administration territoriale en Guinée, connaît souvent un déséquilibre permanent. Soit, il faudra parler d’une décentralisation mal approfondie ou parfois, il faudra tout simplement dénoncer le processus de déconcentration qui est pour la plupart inachevé. Ce constat peut pourtant amener à révéler parfois, l’existence d’une politique insuffisamment cohérente ou peut-être moins ambitieuse et moins moderne en matière d’administration par rapport à ce qu’ambitionne véritablement la volonté présidentielle.
- Avec la montée en puissance du phénomène de détournement en son sein, la Guinée, a-t-elle besoin aujourd’hui d’une vraie administration territoriale plus participative à travers une décentralisation effective ?
- Si OUI, comment alors pouvons-nous y arriver, si les démembrements sont pour la plupart rester dans l’oubliette ou peut-être sont peu exploiter pour ne pas véritablement sentir leurs potentiels et génie créativité ?
C’EST POURQUOI LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE LE GÉNÉRAL MAMADY DOUMBOUYA A TOUJOURS DEMANDÉ AUX DIFFÉRENTS MINISTÈRES DE FAIRE FONCTIONNER LES DÉMEMBREMENTS ET DE LES DOTER. C’EST UNE AMBITION QUI SE TROUVE DANS SES OBJECTIFS PRÉSIDENTIELS DE LA REFONDATION.
Chaque fonctionnaire de nos jours, doit être en mesure d’apporter de façon régulière sa participation à la construction d’une Guinée unie et prospère dans sa diversité. Et ce, sans discrimination d’ethnie, de religion et de sexe.
C’est pourquoi, si les efforts du gouvernement en matière d’aménagement et de travaux sont vraiment à saluer aujourd’hui, alors, les autorités guinéennes actuelles de l’administration et du territoire, doivent autant veiller de façon rationnelle et correcte, au transfert du pouvoir de l’Etat vers les démembrements de droit pour tenter de diminuer les détournements, augmenter les niveaux de décaissement des ministères et favoriser la déconcentration administrative tant souhaitée par les guinéens. C’est en cela d’ailleurs, qu’ils auront une autonomie grande en fonction de leurs rangs et grades respectifs, et selon le degré de décentralisation.
- Il faudra ainsi, qu’il soit mis à leur disposition, les moyens de leurs politiques conformément aux politiques d’actions publiques de l’Etat et ses partenaires au développement.
- Il faudra également, qu’ils soient outillés de sorte qu’ils bénéficient de leur droit à l’information horizontale chaque jour. De même titre que les fonctionnaires du département central, ils devront bénéficier des mises à niveau régulier à travers des multiples formations (séminaires et bourses).
- Encore, faudra-t-il qu’il soit envisagé la diminution du nombre des EPA en Guinée ? Plus de 300 EPA pour une superficie de 245.857 km2, constitue un désordre à ce niveau. Une évaluation sérieuse de ces entreprises publiques à caractère administratif peut révéler beaucoup de non-dits.
L’Etat en tant que partenaire privilégié des collectivités territoriales et surtout garant ultime de l’unité de la République et de l’égalité devant la loi, sa politique territoriale devra normalement permettre, une réelle adéquation plus forte entre les moyens mis en œuvre par la puissance publique et les besoins des citoyens.
C’est pourquoi, il faudra qu’il soit veillé à l’unité de l’application de la loi. Limiter l’action du gouvernement pour laisser à ses démembrements, tous les moyens d’action dont ils ont besoin pour donner satisfaction aux intérêts généraux du pays.
Les points d’intervention concourant à faciliter l’atteinte de cette volonté en matière de politique territoriale de l’Etat, devront être de nature à entraîner :
1- L’accessibilité aux services publics : il faudra une subsidiarité entre les fonctionnaires de la tutelle et ceux des circonscriptions. Les premiers se verront confier un certain nombre de compétences visant à mettre en œuvre les politiques nationales et communautaires. Tandis que les autres se verront confier une mission de pilotage de ces politiques publiques.
2- La provocation de l’efficacité de l’action publique : cela pour trouver un équilibre entre, les missions et la place de l’Etat local. Mais aussi et surtout, pour renforcer l’autonomie de gestion des collectivités territoriales.
« C’est donc avec ces réformes qui seront entreprises, que le processus de décentralisation de la Guinée sera réellement approfondi et plus cohérent conformément aux normes internationales ».
Ainsi, des évaluations permanentes et un schéma régional organisant la mutualisation des moyens pourront être mis à disposition, et la création des plates-formes régionales d’appui à la gestion des ressources humaines, permettra d’offrir des perspectives de mise en œuvre effective des principes qui fondent le modèle d’administration territoriale proposé.
Faut-il rappeler que la meilleure façon d’aider nos dirigeants est aussi de leur proposer parfois des solutions de réformes et de refondation de l’Etat ? Je rappelle que l’une des missions principales de la transition actuelle dans le pays est « LA REFONDATION DE L’ÉTAT ». DONC IL EST IMPÉRATIF POUR LES AUTORITÉS DE FAIRE CHANGER PROGRESSIVEMENT LES ANCIENNES PRATIQUES.
UN REPRÉSENTANT D’UNE INSTITUTION ÉTATIQUE QUI SE VOIT ALLOUÉ PLUS DE GNF 150 MILLIARDS PAR EXEMPLE, SANS REPÈRE, NI AMBITION PATRIOTIQUE, SE VERRA FORCÉMENT OBLIGÉ DE FAIRE DES DÉCAISSEMENTS POUR FINANCER DES PROJETS BIDON ET DÉTOURNER LA GRANDE PARTIE.
L’OBJECTIF PRINCIPAL POUR LUI EST DE NE PAS ÊTRE REPROCHÉ DE FAIBLE NIVEAU DE DÉCAISSEMENTS JUSTIFIANT AUTOMATIQUEMENT SON INCAPACITÉ À PRODUIRE, INNOVER ET À MÊME SUIVRE LES DIRECTIVES DE SON PROPRE #TDR VALIDÉ PAR LE CNT.
Extrait tiré de mon livre : un soleil plus brillant pour la Guinée (mémorandum). Déjà dans les librairies.
Par Mohamed Lamine Touré MOLAC